• L’IA, l’arme nucléaire contre les fake news ? Un article avec Taylor Swift dedans

    L’IA, l’arme nucléaire contre les fake news ? Un article avec Taylor Swift dedans

    Avec ça, on ne pourra pas dire que je ne fais pas d’effort pour susciter l’intérêt du lectorat…

    ChatGPT au service de la désinformation

    Il y a quelques mois, France Info se posait la question de la contribution de l’IA à la conviction complotiste. ChatGPT, le robot conversationnel bien connu, basé sur l’intelligence artificielle, a rapidement atteint un million d’utilisateurs après son lancement. Bien qu’efficace pour générer du contenu, il peut relayer des informations fausses, notamment dans des contextes complotistes. D’autres outils d’IA, comme Dall-E ou les deepfakes, posent également des risques pour la désinformation visuelle. Cela soulève des préoccupations quant à l’impact futur de ces technologies sur notre perception de la réalité.

    À titre d’exemple récent, on pourra citer les pathétiques publications de Donald Trump relayant de fausses photos et vidéos de Taylor Swift, qui a pourtant clairement indiqué voter pour Harris.

    Des politiciens américains demandent donc de nouvelles lois pour interdire la création de deepfakes après que ces photos falsifiées, et d’autres, ont été massivement diffusées en ligne. L’une d’entre elles a été vue 47 millions de fois avant d’être retirée ! Les inquiétudes concernant l’IA augmentent alors que des élections mondiales approchent, et un faux appel automatisé imitant le président Biden a récemment déclenché une enquête.

    Et quelques photos de plus because why not. Source Taylor Swift Is TIME’s 2023 Person of the Year. TIME.

    De la menace à l’espoir : Comment l’IA peut AUSSI combattre les théories complotistes

    Mais les choses ne sont pas si simples ! France Inter avait eu le nez creux en mars 2024, en relevant une autre prépublication, qui est tout récemment devenue une superbe couverture du magazine Science, ce 13 septembre. Une étude menée par trois chercheurs américains (Costello, Pennycook et Rand) montre qu’un robot conversationnel basé sur ChatGPT peut réduire l’adhésion aux théories complotistes. En interagissant avec 2 000 personnes croyant à ces théories, le robot a formulé des contre-arguments en trois questions-réponses, ce qui a diminué la croyance de 20% des participants. Ces résultatssont durables : deux mois plus tard, les participants n’étaient pas revenus à leurs anciennes croyances. Cela souligne le potentiel de l’IA à surpasser le fact-checking traditionnel en matière de persuasion.

    De l’ambivalence de la technologie

    Intéressant : l’outil IA peut donc constituer à la fois une des pires menaces pour la démocratie, et un espoir pour la préserver (aux côtés de Taylor Swift) !

    Ce constat d’ambivalence technologique m’évoque évidemment le sujet de l’énergie nucléaire. Cette dernière est souvent perçue de manière négative en raison de son potentiel destructeur, notamment avec les armes nucléaires et les catastrophes comme Tchernobyl ou Fukushima. Cependant, cette même technologie est également utilisée de manière bénéfique pour produire de l’électricité de manière relativement propre et à grande échelle, contribuant à la réduction des émissions de carbone. M’interrogeant a ce sujet, je suis tombee sur les ecrits de Jacques Ellul (1912-1994). Professeur d’histoire du droit, surtout connu comme penseur de la technique et de l’aliénation au XXe siècle, il est l’auteur d’une soixantaine de livres (la plupart traduits à l’étranger, notamment aux États-Unis et en Corée du Sud) ainsi que de plusieurs centaines d’articles. Ce sont ses lectures de Karl Marx (auquel il a consacré un enseignement à l’IEP de Bordeaux pendant plus de 30 ans) qui l’ont amené à réfléchir au productivisme puis à la technique.

    « A mesure que nous analysions l’importance de la technique dans la société, nous nous sommes rendu compte qu’elle devenait progressivement le facteur le plus décisif pour expliquer l’ensemble des phénomènes de notre temps, et qu’elle pouvait, comme élément d’explication, jouer le rôle que le capital avait joué dans l’interprétation de Marx au XIXe siècle. »

    Ellul, J., Hourcade, M., Jézéquel, J.-P., Paul, G., & Vanderburg, W. H. (2008). Ellul par lui-même. la Table ronde.

    Plus que jamais, la vision de Jacques Ellul dans les années 60 résonne avec force aujourd’hui, à l’heure où l’IA générative bouleverse nos sociétés et devient, à son tour, ce facteur décisif qui façonne nos structures sociales, économiques et culturelles, tout comme le capital l’avait fait au XIXe siècle.

    • Une tribune de Jacques Ellul sur l’ambivalence de la technologie : Ellul, J. (1965). Réflexions sur l’ambivalence du progrès technique. La Revue Administrative, 18(106), 380–391. https://www.jstor.org/stable/40777750
    • Et un petit resume sur ces ecrits : IRESMO. (2020, December 28). L’ambivalence de la technique. IRESMO- Recherche et formation sur les mouvements sociaux. http://iresmo.jimdofree.com/2020/12/28/l-ambivalence-de-la-technique/

    C’est quoi, une prépublication ?
    Dans cet article, j’ai utilise le mot « prépublication« , qui fait partie du vocabulaire scientifique quotidien, mais pas tellement du vocabulaire courant. Une prépublication scientifique, ou « preprint » en anglais, est une version préliminaire d’un article scientifique qui est mise en ligne avant d’avoir été évaluée par des pairs et publiée dans une revue académique. Les chercheurs utilisent les prépublications pour diffuser rapidement leurs résultats à la communauté scientifique et obtenir des retours avant le processus de révision formelle.

  • [veille] Reproduire l’effet placebo : une nouvelle piste prometteuse pour soulager la douleur ?

    [veille] Reproduire l’effet placebo : une nouvelle piste prometteuse pour soulager la douleur ?

    Les patients atteints de douleurs chroniques ont peu de traitements à leur disposition. Les opioïdes soulagent, mais avec des risques de dépendance et d’effets secondaires. Une équipe de recherche dirigée par Fan Wang au MIT ouvre une nouvelle piste : l’utilisation de l’effet placebo.

    L’effet placebo, qu’est-ce que c’est ?

    L’effet placebo est un phénomène psychologique où une amélioration de l’état de santé se produit après l’administration d’un traitement inactif, sans propriétés thérapeutiques réelles. Cette amélioration est attribuée à la croyance ou à l’attente du patient que le traitement va fonctionner, activant ainsi des mécanismes biologiques de guérison dans le corps. L’effet placebo illustre l’interaction complexe entre le cerveau et le corps, où l’anticipation de l’amélioration peut influencer la perception de la douleur ou des symptômes.

    Activer l’effet placebo chez les souris par conditionnement

    L’équipe Wang a ainsi trouvé un moyen de reconstituer cet effet placebo chez des souris. Ces rongeurs souffraient de douleurs neuropathiques chroniques, en raison d’un traitement par chimiothérapie. Les scientifiques ont stimule l’amydgale des souris, reduisant ainsi leurs douleurs, a chaque fois qu’elles penetraient dans une certaine chambre. Ainsi, les animaux ont associe le lieu au soulagement de la douleur. Par la suite, les souris ont montré moins de comportements liés à la douleur lorsqu’elles entraient dans cette chambre, même sans stimulation. Ce soulagement a duré plusieurs jours, ce qui n’avait jamais été obtenu auparavant. Curieusement, leurs neurones de suppression de la douleur ne se sont pas réactivés, suggérant un effet placebo lié à l’attente de soulagement. Le mécanisme exact reste à élucider.

  • [Veille] Antidepresseurs : nouvelles pistes, nouvelles promesses

    [Veille] Antidepresseurs : nouvelles pistes, nouvelles promesses

    Deux articles apportent un éclairage sur les mécanismes des antidépresseurs. Chemistry World explore comment les ISRS, longtemps utilisés, soulagent la dépression sans que l’on comprenne entièrement pourquoi. Le second révèle pourquoi la kétamine, un traitement prometteur, agit rapidement et durablement. Ces avancées pourraient révolutionner les approches thérapeutiques contre la dépression.

    Les antidepresseurs ISRS fonctionnent… mais on ne comprend pas pourquoi

    Il y a 50 ans, une equipe de recherche publie le premier article sur le premier antidepresseur ISRS, la fluoxétine, commercialisée sous le nom de Prozac en 1988. Aujourd’hui, les ISRS sont largement utilisés pour traiter la dépression. Il peut donc sembler étrange que des chercheurs comme Hashemi ne comprennent toujours pas complètement comment les ISRS fonctionnent, et pourquoi ils sont plus efficaces pour certains patients que pour d’autres. « Personne n’aime [les ISRS], » déclare la bioingénieure Parastoo Hashemi. « Mais ils fonctionnent, et ils fonctionnent assez bien pour un sous-ensemble de patients. » Son équipe utilise des « mini-cerveaux » fabriqués à partir de cellules humaines pour comprendre comment les antidépresseurs agissent.

    Les promesses de la ketamine, plus qu’une « party drug »

    Autrefois décriée comme une drogue de fête, la kétamine est devenue l’un des traitements les plus prometteurs et durables contre la dépression. Contrairement aux médicaments traditionnels, elle agit rapidement—en quelques heures après une seule dose, au lieu de plusieurs jours à des semaines de prise régulière de comprimés. Et ses effets persistent bien au-delà de sa demi-vie de trois heures. Comprendre exactement comment la kétamine parvient à cet effet pourrait mener à de meilleurs antidépresseurs—mais découvrir précisément où et comment le médicament agit s’est révélé difficile. Aujourd’hui, les chercheurs pensent avoir trouvé une pièce clé du puzzle : le médicament calme les neurones trop zélés dans une partie du cerveau connue sous le nom de centre « anti-récompense ».

    • Lire la perspective sur Science (en anglais) : Silva, J. C. H., & Proulx, C. D. (2024). Locking away depression. Science, 385(6709), 608–609. https://doi.org/10.1126/science.adq9566
    • Lire l’article scientifique (en anglais) : Chen, M., Ma, S., Liu, H., Dong, Y., Tang, J., Ni, Z., Tan, Y., Duan, C., Li, H., Huang, H., Li, Y., Cao, X., Lingle, C. J., Yang, Y., & Hu, H. (2024). Brain region–specific action of ketamine as a rapid antidepressant. Science, 385(6709), eado7010. https://doi.org/10.1126/science.ado7010
  • [Veille] Décrypter le langage des baleines grâce à l’IA

    [Veille] Décrypter le langage des baleines grâce à l’IA

    (Source: Nature AI Briefing)

    Les cachalots structurent leur communication de manière similaire au langage humain : des unités sonores se combinent en mots et les mots se combinent en phrases. Une équipe de recherche a utilisé un algorithme d’intelligence artificielle pour analyser des milliers de ‘codas’ de baleines, des ensembles de sons. Elle a construit un alphabet phonétique des baleines, qui montre comment les sons créent des codas et comment des variations subtiles peuvent porter des informations supplémentaires. « Dans le langage humain, par exemple, je peux dire ‘quoi’ ou ‘quoiii !?’ » explique Pratyusha Sharma, chercheuse en apprentissage automatique et co-auteure de l’étude. « C’est le même mot, mais pour comprendre le sens, vous devez écouter l’intégralité du son. »

  • [Veille] L’IA peut augmenter la créativité individuelle, mais diminue l’originalité collective

    [Veille] L’IA peut augmenter la créativité individuelle, mais diminue l’originalité collective

    On sait peu de choses sur l’impact de l’IA sur la créativité humaine. Une nouvelle étude montre que lorsque l’IA générative est adoptée dans le domaine de la narration, les écrivain-e-s individuels peuvent bénéficier d’un coup de pouce créatif, mais globalement, les histoires deviennent plus semblables.

    L’equipe de recherche voulait savoir si l’assistance de l’IA permettrait aux auteur-ice-s de surmonter le blocage de l’écrivain ou au contraire freinerait leurs idées. Ils ont donc recruté 293 personnes et évalué leur capacité créative. Ensuite, les participants ont été mis au defi de rédiger une histoire. Iels ont été repartis en differents groupes, autorises ou non a recourir a ChatGPT-4.

    Après avoir terminé leurs histoires, les participants ont évalué leur propre créativité. Selon ces évaluations, ceux qui ont travaillé avec l’IA ont écrit des histoires plus créatives et plus agréables. Cependant, un examen collectif des histoires a montre que celles assistées par l’IA étaient plus semblables entre elles, réduisant ainsi la nouveauté globale du contenu.

  • [Veille] Différences cérébrales entre femmes et hommes : sexe ou genre ?

    [Veille] Différences cérébrales entre femmes et hommes : sexe ou genre ?

    Un article de la revue Science apporte de nouveaux elements sur le delicat sujet des differences cerebrales eventuelles entre hommes et femmes. Ces dernières décennies, de nombreuses études supposent que les différences entre hommes et femmes sont le produit du sexe, négligeant ainsi l’influence potentiellement significative du genre. Pour démêler les effets du genre sur le cerveau de ceux du sexe, les auteur-e-s d’une nouvelle étude publiée dans Science Advances ont utilisé l’apprentissage automatique pour analyser les données d’imagerie cérébrale fonctionnelle de près de 5000 enfants aux États-Unis.

    L’equipe a découvert que les réseaux cérébraux associés au sexe, qui avaient tendance à jouer un rôle dans le traitement sensoriel et le contrôle moteur, étaient distincts des réseaux associés au genre, qui étaient plus largement distribués dans tout le cerveau et avaient tendance à être impliqués dans les capacités cognitives comme l’attention, la cognition sociale et le traitement émotionnel.

    Sexe et genre en science

    En science, le terme « sexe biologique » englobe une variété de caractéristiques génétiques, hormonales et anatomiques. À la naissance, les personnes sont généralement assignées comme « mâle » ou « femelle », bien que ces dernières années, le corps médical ait commencé à reconnaître que le sexe ne se répartit pas toujours de manière binaire. En effet, environ 0,05 % des enfants nés aux États-Unis sont assignés intersexués à la naissance. Le genre, en revanche, se rapporte davantage aux attitudes, sentiments et comportements d’une personne, et peut ne pas toujours correspondre au sexe qui lui a été assigné à la naissance.

  • [Veille] « Jean-Mich, et si on faisait une collection de cerveaux humains ? » « Ah ouais, trop cool comme idée ! »

    [Veille] « Jean-Mich, et si on faisait une collection de cerveaux humains ? » « Ah ouais, trop cool comme idée ! »

    Et c’est ainsi qu’au Danemark, on peut trouver une collection de près de 10 000 cerveaux humains, prélevés sur des patients atteints de troubles psychiatriques dont le consentement n’a pas été obtenu. Bon, après leur mort, il ne faut pas exagérer.

    Une info qui avait fait quelques titres en 2023 :

    Bien que son existence n’ait jamais été un secret et ait fait l’objet de rumeurs occasionnelles, la collection inhabituelle ne faisait pas partie de la conscience collective danoise jusqu’à ce que le projet de déménager à l’université d’Odense la révèle pleinement.

    Un grand débat public – avec la participation de groupes politiques, religieux et scientifiques – a eu lieu sur l’éthique et la manière dont les restes humains sont conservés, ainsi que sur les droits des patients. Le peuple danois était confronté à quelque chose qu’il tenait à l’écart : les troubles mentaux.

    « Il y avait une telle stigmatisation entourant les troubles mentaux que personne qui avait un frère, une sœur, un père ou une mère dans un service psychiatrique ne les a même mentionnés », déclare Knud Kristensen, ancien président de l’Association nationale pour la santé psychiatrique.

    Marquez, G. (2023, avril 24). Science : Pourquoi le Danemark stocke près de 10 000 cerveaux. BBC News Afrique. https://www.bbc.com/afrique/articles/c2xexzyy3y8o

  • [Veille] Dans les cerveaux du passé

    [Veille] Dans les cerveaux du passé

    Le cerveau est généralement l’un des premiers organes à se décomposer après la mort, rendant la découverte de cerveaux préservés inhabituelle en archéologie. Divers mécanismes peuvent permettre une préservation à court terme, mais les cerveaux anciens sont rares. Une étude en anthropologie d’Alexandra L. Morton-Hayward a répertorié plus de 4400 cerveaux humains conservés sur environ 12 000 ans. L’étude de ces cerveaux suggère un mécanisme inconnu de préservation spécifique du système nerveux central.

    Alexandra Morton-Hayward avec un des cerveaux de l’étude. Crédit : Graham Poulter.

    Traduction semi-automatique du résumé Science :

    Le cerveau est un organe délicat, qui se décompose et se liquéfie peu de temps après la mort. Cependant, du tissu cérébral bien préservé a été enregistré dans certaines circonstances bien étudiées : la momification, la congélation dans le pergélisol, le tannage et la préservation par les tourbières acides. Mais les équipes scientifiques ont souvent supposé que ces circonstances étaient rares dans le registre archéologique.

    L’anthropologue médico-légale et ancienne entrepreneur funéraire Alexandra Morton-Hayward le pensait. Mais dans une nouvelle étude, elle et ses collègues ont identifié plus de 4400 cas de cerveaux anciens conservés longtemps après la mort, jusqu’à 12 000 ans dans un des cas.

    Un mystère supplémentaire ? Des centaines de cerveaux ont été trouvés préservés, même lorsque tous les autres tissus mous du corps s’étaient décomposés. Y a-t-il un processus biochimique jusqu’à présent inconnu préservant nos organes de pensée ? Morton-Hayward le pense. « Tout comme nous sommes tous différents dans la vie, nous nous décomposons tous différemment dans la mort », dit-elle au journaliste scientifique Andrew Curry. « Beaucoup semble dépendre de la façon dont vous avez vécu et des causes de votre décès ».

    Les cerveaux anciens conservés pourraient contenir des protéines et de l’ADN moins dégradés que ceux présents dans les os, note-t-elle, ce qui pourrait offrir un regard plus complet sur ceux qui nous ont précédés.

    ‘Jelly in the skull’: Ancient brains are preserved more often than you think. https://www.science.org/content/article/jelly-skull-ancient-brains-are-preserved-more-often-you-think.
  • [Veille] L’IA générative au service de la santé mentale

    [Veille] L’IA générative au service de la santé mentale

    Des scientifiques de l’Université de Yale ont conçu un modèle d’IA générative novateur destiné à la psychiatrie personnalisée. Ce modèle exploite l’apprentissage automatique pour examiner les données de neuroimagerie (IRM fonctionnelle a l’etat de repos) et les symptômes des patients, ce qui permet de prédire les associations entre les symptômes et des régions spécifiques du cerveau.

    Traduction semi-automatique du debut du communique de presse :

    Au cours de la dernière décennie, les scientifiques ont accumulé de nombreux outils pour aborder le défi complexe des troubles mentaux, tels que de nouveaux outils d’analyse génomique et des technologies d’imagerie cérébrale haute résolution, ou encore la création d’énormes banques de données de patients et de nouveaux modèles d’intelligence artificielle pour les analyser. Pourtant, la quête de traitements personnalisés s’est jusqu’à présent révélée infructueuse pour presque tous les troubles neuropsychiatriques.

    « Ces efforts ont été limités par un manque de compréhension de la manière dont les symptômes se manifestent dans les circuits cérébraux », declare John Murray, ancien professeur de psychiatrie et de physique à Yale, désormais à Dartmouth College.

    Un nouveau cadre de modélisation générative développé à Yale, pourrait aider les neuropsychiatres à mieux prédire la relation entre plusieurs dimensions de l’activite neuronale et les symptômes des patients, affirment les chercheurs. Pour Alan Anticevic, professeur agrégé de psychiatrie Glenn H. Greenberg et professeur agrégé de psychologie, l’un des auteurs de l’étude, cette avancée peut aider le domaine de la neuropsychiatrie à « prendre des décisions éclairées sur la manière dont les études et les essais cliniques sont conçus et exécutés pour avoir une plus grande chance de cartographier les symptômes sur les circuits cérébraux ».

    Traduit de Hathaway, B. (2024, February 23). Making associations: Yale-developed tool helps personalize psychiatric care. YaleNews. https://news.yale.edu/2024/02/23/making-associations-yale-developed-tool-helps-personalize-psychiatric-care
  • [Veille] Les chercheurs en psychologie ne se souviennent pas de leurs collègues femmes

    [Veille] Les chercheurs en psychologie ne se souviennent pas de leurs collègues femmes

    En ce mois de mars 2024, le magazine Science nous reparle des résultats d’une étude de 2020 qui montre que les biais implicites des hommes continuent de perpétuer les différences hommes-femmes dans le champ professionnel de la recherche !

    • L’étude scientifique parue dans American Psychologist: Odic, D., & Wojcik, E. H. (2020). The publication gender gap in psychology. American Psychologist, 75(1), 92‑103. https://doi.org/10.1037/amp0000480
    • L’article de vulgarisation dans Science (en anglais): L’article de vulgarisation dans Science (en anglais): Rodrigo Pérez Ortega (2024), Men psychology researchers can’t seem to remember their women colleagues. Science.org https://doi.org/10.1126/science.ztic78x

    Traduction semi-automatique du premier paragraphe :

    Lorsqu’on leur demande de citer une personne experte dans leur domaine, les chercheurs en psychologie masculins nomment significativement moins de femmes que leurs collègues féminines, selon une nouvelle étude. Les résultats, qui reflètent le biais implicite des hommes, aident à expliquer pourquoi les femmes sont moins susceptibles que les hommes d’être citées pour leur travail ou d’être invitées à parler lors de réunions et à postuler à des emplois, même si plus de 70 % des doctorats dans le domaine ont été décernés à des femmes ces dernières années.

    « Ceci devrait conduire à diminuer la grande importance que l’on accorde à l’Impact Factor dans l’évaluation du travail des chercheuses et chercheurs », déclare Asia Eaton, psychologue à l’Université internationale de Floride, qui étudie les causes sociales et psychologiques du sexisme – elle n’a pas été impliquée dans l’étude discutée. « Nous ne pouvons nous permettre d’accorder beaucoup de poids aux comptages de citations ou aux impact factors lorsqu’il existe un biais social évident dans la fréquence à laquelle les gens se souviennent et citent probablement des chercheurs hommes par rapport aux chercheuses femmes. »

    Rodrigo Pérez Ortega (2024), Men psychology researchers can’t seem to remember their women colleagues. Science.org

    Qu’est-ce que l’Impact Factor ?

    L’impact factor est une mesure utilisée pour évaluer la pertinence et l’influence d’une revue scientifique dans le domaine académique. Il est calculé en analysant le nombre moyen de citations reçues par les articles publiés dans cette revue au cours d’une période donnée, généralement sur une année. Plus précisément, l’impact factor d’une revue est calculé en divisant le nombre total de citations reçues par les articles publiés dans cette revue au cours des deux années précédentes par le nombre total d’articles publiés dans cette même revue au cours de ces deux années.

    Pourquoi est-ce que c’est important ?

    Un impact factor plus élevé est généralement considéré comme indicatif d’une plus grande visibilité et influence de la revue dans la communauté scientifique. Par conséquent, de nombreux chercheurs et universités utilisent l’impact factor comme l’un des critères pour évaluer la qualité et la réputation d’une revue scientifique, ainsi que la contribution des chercheurs qui y publient leurs travaux.

    Cependant, l’utilisation de l’impact factor comme mesure d’évaluation présente des limitations évidentes, comme illustré ici : cela peut contribuer à perpétuer des biais existants, où les chercheurs ont tendance à citer davantage les travaux d’hommes que ceux de femmes, ce qui peut influencer les chiffres de l’impact factor, qui va automatiquement désavantager les candidatures des femmes aux postes de chercheuses et enseignantes universitaires…

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