Aujourd’hui, je vous fais un petit résumé vulgarisé d’une étude sympathique menée par Lucy M. Werner,Stavros Skouras,Laura Bechtold,Ståle Pallesen,Stefan Koelsch dans le cadre d’une collaboration entre l’Allemagne et la Norvège.
A la base de l’étude, les scientifiques se sont dit que :
- Oui, le fait d’écouter de la musique réduit la sensation de douleur, mais c’est un effet tellement léger qu’on peut se demander si ça sert à quelque chose.
- Par ailleurs, le fait de se synchroniser à la musique, par exemple en dansant, en frappant dans ses mains ou en battant la mesure, a des effets connus sur les liens sociaux et sur les émotions. Et les liens sociaux et les émotions, ça peut jouer sur la perception de la douleur.
=> D’où la question : est-ce que par hasard le fait d’écouter de la musique EN SE SYNCHRONISANT en battant la mesure réduirait la douleur PLUS que simplement écouter de la musique, ou en n’écoutant rien du tout ?
Ils ont donc infligé des douleurs (en leur appuyant plus ou moins fort et longtemps sur les doigts avec un appareil) à 4 groupes de personnes volontaires : un groupe qui écoutait de la musique sans bouger, un groupe qui écoutait de la musique en battant la mesure, un groupe qui battait la mesure mais sans musique, et un groupe qui n’avait pas de musique et ne bougeait pas.
Résultat : quand on écoute de la musique tout en battant la mesure, l’effet de réduction de la douleur est fort. L’explication proposée est que le fait de battre la mesure en cadence avec la musique tout en se synchronisant active des circuits liés à l’attention et aux émotions, qui amplifient l’effet anti-douleur de base de la musique. D’ailleurs, l’effet anti-douleur est d’autant plus puissant qu’on apprécie la musique en question (sans blague…), mais n’est en revanche pas lié au fait d’avoir entendu ladite musique 1000 fois (personnellement je trouve aussi douloureux d’entendre certains morceaux à la radio pour la 1000e fois, si ce n’est plus). Et aussi, on apprécie un micro-poil plus la musique quand on bat la mesure plutôt que quand on est passif. Je vous passe les détails sur le système opioïde endogène (en gros, la musique c’est mieux que la drogue #tmtc).
Pour en savoir plus, retrouver ici l’article scientifique en anglais et en accès libre.
Références : Werner, L. M., Skouras, S., Bechtold, L., Pallesen, S., & Koelsch, S. (2023). Sensorimotor synchronization to music reduces pain. PLOS ONE, 18(7), e0289302. https://doi.org/10.1371/journal.pone.0289302
Laisser un commentaire